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FranceSudOuest– Le guide des vacances en Nouvelle-Aquitaine | Nature et paysages en Dordogne. Menu. Destinations. Dordogne; Gironde; Landes; Lot-et-Garonne; PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques Alimentcommun dans l'ouest de la France oĂč il est fait avec de la farine de blĂ© noir dĂ©trempĂ©e, puis cuite en l'Ă©tendant par couches minces sur une poĂȘle destinĂ©e Ă  cet usage. CrĂȘpe beurrĂ©e. CrĂȘpe sĂšche. Sorte de petite galette faite avec la farine de froment, Ă  laquelle on joint souvent du sucre, des oeufs et quelque aromate et que l'on fait cuire Ă  la poĂȘle avec un tout petit Neufautres recettes du manuel français de 1909 concernent lĂ©gumes et farine : Haricots blancs au lard dont on lave tous les ingrĂ©dients,; Pommes de terre au lard,; Pommes de terre rissolĂ©es et; Pommes de terre au lard ou rata rapide fait avec les pommes de terre de la veille,; Pommes de terre Ă  la paysanne Ă  prĂ©parer la veille,; Riz qu’il faut d’abord trier pour en ĂŽter les Lestextes de chansons sont rangĂ©s dans la catĂ©gorie PAROLES et musique. Amor Doloroso La mort s'en vient L'amour s'en va Seul sur les quais Je broie du noir Le train repart sans moi La route est longue Le temps est lourd La nuit est blanche encore Et noir le jour Je te revois fiĂšre et sauvage EnsorcelĂ©e pieds nus dans la poussiĂšre T'embraser comme une flamme affolĂ©e par Leslivres de compte des marchands Ă©quipeurs de MontrĂ©al au XVIIIe siĂšcle indiquent que les hommes de canots emportent pour leur voyage de la farine et des galettes de blĂ©-froment. C'est plutĂŽt au-delĂ  des postes de DĂ©troit et de Michilimakinac et au Ou Rencontrer Des Femmes Celibataires A Montreal. Galettes bretonne jambon oeuf fromage champignon Connaissiez-vous le nom des outils d’un crĂȘpoloque ? oui oui, ça existe un crĂȘpologue, enfin du moins en Bretagne. Si je vous dis billig ? ou encore rozell ? Non ? Rien ? Sachez que vous allez pouvoir Ă©pater belle maman. Le billig est la galettiĂšre en fonte utilisĂ©e pour la cuisson des crĂȘpes et le rozell le petit rĂąteau en bois qui sert Ă  Ă©taler la pĂąte. Mais c’est dingue non ? ^-^ Nous voici Breton fluent sur ce blog. Ahhh la Bretagne, la Pointe du raz, les Bigoudennes, Concarneau, Belle Île, 
. soupir 
. trop beau ! Allez assez de piapias, voici la recette Comment faire des galettes de sarrasin Pour une quinzaine de galettes il vous faut 330 g de farine de blĂ© noir sarrasin 1 Ɠuf 1 pincĂ©e g de gros sel gris de GuĂ©rande 750 ml d’eau 1 cuillĂšre Ă  soupe d’huile MĂ©langez Ă  la main les diffĂ©rents ingrĂ©dients et laissez reposer au moins 4 heures si vous le pouvez, afin que la farine absorbe juste la quantitĂ© d’eau nĂ©cessaire. Si ce n’est pas possible, tentez quand mĂȘme le coup . Huilez lĂ©gĂšrement votre poĂȘle Ă  crĂȘpes anti-adhĂ©sive avec un papier essuie-tout. Versez-y une louche de pĂąte, attendez que la galette colore pour la dĂ©coller Ă  l’aide d’une spatule et retournez-la. Cela fait des petits trous dans la pĂąte versĂ©e, c’est normale. Laissez-la cuire encore 1 minute environ. Pour la garniture Beurrez gĂ©nĂ©reusement les deux cĂŽtĂ©s de la galette et dĂ©poser au centre du jambon blanc, de l’emmental rĂąpĂ©, un oeuf 
.. faites selon vos goĂ»ts. Vous pouvez aussi, astuce de mĂ©nagĂšre, la cuire que d’un cĂŽtĂ© en mĂȘme temps que la garniture 😀 . Le truc du crĂȘpologue de l’eau bien fraĂźche, qui permet Ă  la pĂąte de ne pas fermenter trop rapidement. A propos du blĂ© noir, le sarrasin Le blĂ© noir, ou sarrasin, est implantĂ© en Bretagne depuis le Moyen-Age. Il est intĂ©ressant car en plus de son goĂ»t, il ne contient pas de gluten. Les intolĂ©rants peuvent donc en consommer. Il fĂ»t pendant longtemps la principale culture vivriĂšre de la population bretonne. Sa consommation sous forme de galettes comme ici reste trĂšs ancrĂ©e dans les habitudes locales. La farine de sarrasin s’obtient de la mĂȘme maniĂšre que la farine de froment et sa couleur est grise, parfois chinĂ©e de noir. Enjoy ! L’ingrĂ©dient principal pour rĂ©ussir vos galettes ! Une farine issue de l’agriculture biologique et transformĂ© au Moulin Giraudineau, Ă  St Colomban. La farine de blĂ© noir appelĂ©e farine de sarrasin est recommandĂ©e aux personnes intolĂ©rantes au gluten. Elle est riche en protĂ©ines et en acides aminĂ©s essentiels. TrĂšs digeste, elle agit en tant que reminĂ©ralisant et stimulant. Vous pouvez donc l’utiliser en cuisson dans les tartes salĂ©es, exhausteur de goĂ»t en mĂ©langeant froment et sarrasin dans les gĂąteaux, ou pure pour cuire du pain sans gluten. Dans le passĂ© la sarrasin a Ă©tĂ© une des bases de l’alimentation. La farine de blĂ© noir est de plus en plus utilisĂ©e dans la cuisine d’aujourd’hui. 1ConfĂ©rence donnĂ©e le 17 dĂ©cembre 2010 dans le cadre d’une JournĂ©e doctorale de l’École doctorale de thĂ©ologie et de sciences religieuses ThĂ©ologie africaine. RĂ©flexions sur la violence ». Nous remercions le professeur Kabasele d’avoir acceptĂ© la publication de sa confĂ©rence. 2 Le premier usage du mot inculturation » dans un document officiel remonte au Synode des EvĂȘques Ă  ... 3 L’Afrique dans l’Église, paroles d’un croyant, L’Harmattan, 1985, p. 66 4 Chanoine Tiberghien, citĂ© par Ch. Chossonnery, Toute Église est en inculturation permanente », Bu ... 2L’usage du mot inculturation » est venu bien aprĂšs Vatican II, entre 1974 et 1977, dans la bouche des ÉvĂȘques d’Afrique, qui l’ont repris des balbutiements thĂ©ologiques des Africains2. Mais la rĂ©alitĂ© de l’inculturation est bien antĂ©rieure, car elle date du moment oĂč les hommes ont entrepris d’échanger des idĂ©es, des comportements et des techniques entre eux, pour vivre et exprimer leurs expĂ©riences du divin ; ainsi la Bible juive puise-t-elle abondamment dans l’expĂ©rience Ă©gyptienne, mĂ©sopotamienne et assyrienne3. Le concept d’inculturation en Afrique noire avait sans doute germĂ© sur l’humus du courant littĂ©raire de la NĂ©gritude, qui, Ă  Paris en 1956, sous l’égide d’Alioune Diop avait publiĂ© Des prĂȘtres noirs s’interrogent, dans le sillage de la valorisation et de la prise en compte des cultures nĂšgres. InaugurĂ©e comme un songe qui hantait la pastorale des Églises chrĂ©tiennes dans une Afrique qui reprenait les rĂȘnes de sa destinĂ©e, l’inculturation devient peu Ă  peu une flamme vive, prĂȘte Ă  dĂ©vorer les bosquets du conservatisme dans le catholicisme ni pĂȘche Ă  la ligne, ni pĂȘche au filet changer l’eau du vivier4 ». 5 Il suffit de parcourir le dossier rĂ©uni par M. Cheza Ă©d., Les ÉvĂȘques d’Afrique parlent, 1992, po ... 3De quoi s’agit-il donc dans cette vague de fond que l’on appelle inculturation » ? Tout au long des discussions entre les autoritĂ©s romaines et les Églises d’Afrique, il y a un quiproquo qui demeure Ă  ce sujet pour Rome, les Églises d’Afrique, tout en restant romaines l’unitĂ© substantielle du rite romain », adaptent les usages romains Ă  leurs mentalitĂ©s
 Tandis que pour la pensĂ©e profonde des Africains, et en particulier des ÉvĂȘques5 et thĂ©ologiens, c’est le dĂ©ploiement du dynamisme de l’incarnation du message chrĂ©tien dans l’africanitĂ©. Il s’agit de situer le message de l’Évangile dans une situation, un moment, un lieu, un groupement d’hommes ; c’est le fait de donner au Verbe Ă©ternel une temporalitĂ©, c’est-Ă -dire de lui donner de s’inscrire dans une chair humaine quelque part. Cela aboutira Ă  une africanisation du christianisme Ă  tous les niveaux expression thĂ©ologique du message, africanisation des structures de gouvernement et d’exercice de l’autoritĂ©, genres littĂ©raires africains dans la prĂ©dication et l’éloquence sacrĂ©e, expression et symbolique africaines dans la liturgie, africanisation de la discipline ecclĂ©siastique, recherche de valeurs africaines par exemple solidaritĂ©, partage, vie commune, hospitalitĂ©, etc. dans les modes de vie de l’Église africaine et dans les manifestations collectives de la foi. 4La journĂ©e doctorale de cette annĂ©e s’attelle au problĂšme de la violence en Afrique, et ses organisateurs m’ont demandĂ© de rĂ©flĂ©chir Ă  la maniĂšre dont les communautĂ©s chrĂ©tiennes pouvaient s’attaquer au problĂšme de la violence dans ce courant de la thĂ©ologie africaine appelĂ© l’inculturation ». Et il m’a semblĂ© que la pastorale d’inculturation pouvait en effet ĂȘtre envisagĂ©e comme un antidote Ă  la perte de l’identitĂ© dont les colonisĂ©s souffrent et ont toujours souffert ; ce sera le premier point. 5Mais le chapelet des violences en Afrique noire continue de s’égrener dans le quotidien de la vie, bien aprĂšs la colonisation, dans l’Afrique indĂ©pendante » ; nous aborderons dans un deuxiĂšme point la maniĂšre dont l’inculturation est une Ă©cole de vie, Ă©cole de bonne gouvernance, Ă©cole de bonne conduite, Ă©cole de l’observance de ses devoirs, et de la dĂ©fense des droits de chacun. 6Dans un troisiĂšme point, nous jetterons un coup d’Ɠil sur les violences symboliques des rituels au sein mĂȘme de notre religion chrĂ©tienne, en montrant comment l’inculturation y apporte un remĂšde. 7Dans un quatriĂšme et dernier point, nous nous tournerons vers les fondamentalismes et diffĂ©rentes formes d’intolĂ©rance religieuse qui endeuillent non seulement l’Afrique, mais le monde entier nous prĂ©senterons ici l’inculturation comme antidote Ă  ce flĂ©au. 6 Telles que Le christianisme et l’Afrique, une chance rĂ©ciproque, – Rencontre Nord-Sud, une graine d ... 8Bien que le phĂ©nomĂšne d’inculturation se manifeste dans toutes les religions de tous les temps et de tous les lieux, je me limiterai ici Ă  l’inculturation liturgique en Afrique dans l’Église catholique romaine depuis Vatican II, et j’évoquerai surtout les expĂ©riences que j’ai moi-mĂȘme vĂ©cues. Je signale Ă©galement qu’un certain nombre de points abordĂ©s ici ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s sous des formes diverses dans mes publications antĂ©rieures6. I. L’inculturation, antidote Ă  la perte de l’identitĂ© 7 Th. Camous, La violence de masse dans l’histoire, PUF, Paris 2010, p. 10 ; E. M’Bokolo, Afrique c ... 9Le systĂšme esclavagiste et la colonisation sont tout Ă  fait apparentĂ©s dans leurs mĂ©thodes et leurs objectifs, qui se rĂ©sument dans l’exploitation des peuples, au seul profit des colons et de leurs pays. De nombreuses analyses et une plĂ©thore de tĂ©moignages historiques existent ; des statistiques ont Ă©tĂ© dressĂ©es sur le carnage et les dĂ©gĂąts causĂ©s sur les populations, la vĂ©gĂ©tation et la faune africaines ; tout cela rend suffisamment compte de l’ampleur de cette hĂ©catombe historique, comme une violence de masse7. 8 A. CĂ©saire, Discours sur le colonialisme, Ă©d. PrĂ©sence Africaine, Paris, 1950. 9 Camous, La violence de masse
, p. 45 10AimĂ© CĂ©saire rĂ©sume bien cette violence entre colonisateur et colonisĂ©, il n’y a de place que pour la corvĂ©e, l’intimidation, la pression, la police, l’impĂŽt, le vol, le viol, les cultures obligatoires, le mĂ©pris, la mĂ©fiance, la morgue, la suffisance, la muflerie, des Ă©lites dĂ©cĂ©rĂ©brĂ©es, des masses avilies8 ». L’esclavagisme est un crime contre l’humanitĂ©, dans le sens qu’il dĂ©shumanise les victimes. Les Noirs sont progressivement dĂ©shumanisĂ©s depuis le 16e siĂšcle parce que la traite ne serait pas humainement soutenable si les Africains n’étaient pas perçus comme extĂ©rieurs au genre humain9 ». L’homme est créé pour ĂȘtre libre ; c’est l’une des notes fondamentales de sa nature ; en faire un esclave le dĂ©nature complĂštement ! Les consĂ©quences se rĂ©percutent sur des siĂšcles, quand cet esclavage va de pĂšre en fils, et de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration. Cela produit gĂ©nĂ©ralement des individus qui ont perdu la confiance en eux-mĂȘmes, qui ne se sentent sĂ©curisĂ©s que sous la dĂ©pendance et la protection des autres ! La perte de confiance en soi amĂšne Ă  la perte de l’identitĂ©, et dans certains cas, au refus mĂȘme de son identitĂ©, voire Ă  la haine de soi-mĂȘme. Le colonisĂ© peut en arriver Ă  douter de la bontĂ© mĂȘme de Dieu Ă  son Ă©gard et Ă  se demander s’il a Ă©tĂ© bien créé. 11À ce propos une chanson africaine de 1971, du chanteur congolais Verkys, intitulĂ©e Je me pose des questions », offre une belle illustration l’artiste se demande pourquoi sur les images religieuses apportĂ©es par les missionnaires, Dieu est un blanc, les anges sont des blancs, la sainte vierge est une blanche, JĂ©sus est un blanc, les saints des blancs ; sauf le diable, seul personnage Ă  ĂȘtre noir sur ces images ! 10 A. Memmi, Le portrait du colonisĂ©, Ă©d. CorrĂȘa, Paris, 1957 voir la deuxiĂšme partie de l’ouvrage. 12Dans la mesure oĂč la colonisation ne fut qu’un produit de remplacement du systĂšme esclavagiste, elle s’affilie au mĂȘme crime contre l’humanitĂ© ! Ses effets nĂ©fastes sont un peu mitigĂ©s par rapport Ă  ceux subis par les ĂȘtres qui ont Ă©tĂ© arrachĂ©s de leurs familles et terres, emportĂ©s au loin, dans l’inconnu absolu. Mais, ces effets, mĂȘme mitigĂ©s, n’en Ă©taient pas moins virulents. Cela, nous l’avons vĂ©cu dans notre propre chair. Le colonisĂ© est un ĂȘtre qui vit tournĂ© vers l’horizon du colon ; toute son histoire est tournĂ©e vers le moment de la rencontre avec le colon ; elle s’en Ă©claire, et en tire son sens ; d’oĂč chez le colonisĂ©, la perte de l’identitĂ©, le manque de confiance en soi il attend toujours des ordres, l’insĂ©curitĂ©, et la recherche Ă©perdue d’un refuge Ă  l’extĂ©rieur de lui-mĂȘme ; le colonisĂ© qui a acceptĂ© et intĂ©grĂ© le tableau nĂ©gatif collĂ© sur lui par le colonisateur, finit par se dĂ©prĂ©cier et perdre toute fiertĂ© d’ĂȘtre ce qu’il est10. 11 Journal Jeune Afrique l’Intelligent, 16-22 Octobre 2005, p. 5 13Les effets durent jusqu’à prĂ©sent. Ce n’est pas pour rien que les Noirs d’Afrique croient trouver le salut ailleurs que chez eux ! Les milliers de cadavres des jeunes Noirs qui flottent dans l’Atlantique, dans une horreur que le roman de Fatou Diome, Le ventre de l’Atlantique, a su rendre, sont une illustration macabre de ces consĂ©quences. L’hĂ©catombe des morts en mer MĂ©diterranĂ©e se chiffre aujourd’hui Ă  2000 noyĂ©s chaque annĂ©e. Ce sont des jeunes, de 20 Ă  30 ans, dont 60 % sont porteurs d’un diplĂŽme de baccalaurĂ©at. Il n’y a pas que le dĂ©sespoir qui a dĂ©clenchĂ© ces aventures mortelles ; il y a Ă©galement la responsabilitĂ© des trafiquants internationaux qui promettent Ă  des millions de pauvres africains de les faire entrer illĂ©galement en Europe et qui dans ces transactions rĂ©alisent un chiffre d’affaires annuel Ă©valuĂ© Ă  10 milliards de dollars11. L’inculturation en Afrique vient ici renverser la vapeur de la violence coloniale, en faisant que le chrĂ©tien africain prenne d’abord conscience qu’il est bien créé par Dieu, qu’il a une culture et des valeurs propres, qu’il est aimĂ© et dĂ©sirĂ© par Dieu, tel qu’il est, et que la solution de ses problĂšmes se trouve dans ses mains. 12 ConfĂ©rence Ă©piscopale du Congo, Actes de la VIe assemblĂ©e plĂ©niĂšre de l’épiscopat du Congo, LĂ©opold ... 14Juste aprĂšs l’indĂ©pendance politique du Congo, les ÉvĂȘques rĂ©unis dĂ©claraient solennellement nous n’aurons pas rĂ©ellement christianisĂ© la vie africaine aussi longtemps que nous n’aurons pas intĂ©grĂ© ses valeurs culturelles dans un culte adaptĂ© oĂč nos fidĂšles africains pourront exprimer leurs richesses spirituelles et sentiront vibrer leur Ăąme religieuse12 ». 15Un homme libre s’exprime selon ce qu’il est et ce qu’il ressent, au plus profond de lui-mĂȘme. Il ne prie pas par procuration », en empruntant systĂ©matiquement les vocables d’autrui ! Aussi l’inculturation en Afrique postcoloniale devient-elle un rĂ©flexe de libertĂ©, vĂ©ritable antidote Ă  la violence coloniale qui avait dĂ©personnalisĂ© les Africains. 16C’est d’ailleurs la nature mĂȘme de la priĂšre que de porter l’image mĂȘme de celui qui prie. La priĂšre est le lieu oĂč l’homme rencontre Dieu et l’au-delĂ , se mettant Ă  leur Ă©coute ou leur adressant ses complaintes ; aussi est-elle le miroir oĂč l’homme et Dieu se mirent, apparaissent, Dieu tel qu’il est, et l’homme dans sa nuditĂ©. Si l’homme qui prie n’est pas lui-mĂȘme, obligĂ© par exemple d’emprunter le costume, la langue, le timbre de la voix, les postures et gestes de quelqu’un d’autre, il porte alors un masque qui l’empĂȘche de rencontrer vraiment son partenaire dans la priĂšre, Dieu ! DĂšs lors, la rencontre est faussĂ©e. C’est pour cela que l’homme qui prie doit ĂȘtre lui-mĂȘme, pour que son acte soit vrai » et atteigne sa plĂ©nitude. 17C’est Ă  cela qu’a tĂąchĂ© de rĂ©pondre l’inculturation liturgique en Afrique, en refusant le masque de l’orant occidental la langue de l’Occident, les gestes de l’Occident, le timbre des cantiques de l’Occident, en adoptant ses propres langues dans la priĂšre, ses propres symboles et images, sa danse et gestes corporels, ses rythmes
 Ce fut une violence que d’arracher l’Africain Ă  ses rythmes, de lui interdire ses gestes, de l’éloigner de ses langages et de ses symboles, au nom de Dieu, au nom de l’Évangile qui n’avait rien Ă  voir avec cela ! L’inculturation qui redonne ainsi Ă  l’Africain l’accĂšs Ă  tous ses trĂ©sors humains se prĂ©sente alors comme un antidote Ă  cette violence esclavagiste et coloniale. II. L’inculturation liturgique, antidote aux violences sociales 18Mais la violence en Afrique noire est un fait courant aujourd’hui, amplifiĂ© par le chaos qui a rĂ©gnĂ© depuis la dĂ©bĂącle des colonies europĂ©ennes. Cette violence est d’autant plus abjecte qu’elle est exercĂ©e et entretenue contre l’homme d’Afrique noire, par ses congĂ©nĂšres, devenus les oppresseurs, bourreaux et fossoyeurs de leurs propres peuples ! 19C’est un chapelet long Ă  Ă©grener violence des dictatures, violence des Ă©lections truquĂ©es, violence des constitutions remaniĂ©es pour permettre des mandats Ă  la filĂ©e, violence des filles abusĂ©es en Ă©change de notes valables dans des Ă©coles, violence subie par ceux qui sont Ă©cartĂ©s d’office d’une compĂ©tition, simplement parce qu’ils sont d’une autre tribu ; violence des soldats de l’armĂ©e nationale qui utilisent le viol comme arme de guerre ; les enfants du pays, devenus chefs, tiennent leurs propres populations en otages ; ce sont les propres fils de ces peuples, devenus pasteurs et Ă©vĂȘques, qui terrorisent leurs ouailles emprisonnĂ©es dans un carcan des structures d’un autre Ăąge ! D’oĂč ont-ils tirĂ© ce pouvoir spirituel absolu et individuel, qu’ils exercent sur leurs fidĂšles ? Qu’est-ce qui nourrit en eux cette violence qui consiste Ă  rançonner leurs fidĂšles au creux mĂȘme de leurs misĂšres ? 13 S. Smith, NĂ©grologie pourquoi l’Afrique meurt, Ă©d. Calmann-LĂ©vy, 2003. 20Nous ne devons pas faire endosser nos misĂšres actuelles aux campagnes esclavagistes du 14e au 19e siĂšcle, ni Ă  la colonisation qui avait pris leur place ! Le devoir de violence du Malien Yambo Ouologuem, ainsi que le pamphlet de Stephen Smith, ont mis Ă  nu nos complicitĂ©s dans cette violence et ces crises actuelles13, mĂȘme si elles peuvent ĂȘtre expliquĂ©es par une histoire et des circonstances particuliĂšres du cheminement de nos peuples. Nos responsabilitĂ©s demeurent et nous incombent. Et c’est lĂ  que l’éducation trouve son point d’ancrage. L’inculturation sera, non seulement une reprise de l’identitĂ©, mais Ă©galement une tĂąche Ă©ducatrice, dans l’aujourd’hui du vĂ©cu de nos peuples d’Afrique noire. 14 Paroisse St-Joseph Budiikadidi, Tshikapa-Kele. 21Au cours de la sĂ©rie des jubilĂ©s et cinquantenaires organisĂ©s par des communautĂ©s soucieuses d’évaluer leurs dĂ©marches pastorales, les questions qui reviennent sont directes et pertinentes. Pour ne donner qu’un exemple, je viens de participer Ă  une semaine de festivitĂ©s organisĂ©es par une communautĂ© chrĂ©tienne du KĂ saay᜶ au cƓur du Congo14, autour de l’impĂ©ratif pastoral de l’inculturation, mis en Ɠuvre dans leur paroisse depuis vingt cinq ans ; durant ces commĂ©morations, des carrefours de rĂ©flexion Ă©taient tenus, et regroupĂ©s autour des questions suivantes – En inculturant la liturgie et en africanisant les structures d’organisation pastorale, avons-nous fait progresser nos sociĂ©tĂ©s ? – Avons-nous amenĂ© nos chefs Ă  devenir moins cupides et plus Ă  l’écoute de leurs populations ? – Avec la pastorale de l’inculturation, avons-nous entraĂźnĂ© les hommes Ă  plus de fidĂ©litĂ© envers leurs Ă©pouses et Ă  plus d’attention Ă  leurs foyers ? – De mĂȘme, avons-nous rendu les femmes plus fidĂšles et moins tournĂ©es vers les pommades blanchissantes et les produits de dĂ©frisage venus d’Europe ? – Dans la pastorale de l’inculturation, les jeunes sont-ils devenus plus dĂ©vouĂ©s, plus dociles et plus assidus Ă  l’école ? – Depuis l’inauguration de la pastorale d’inculturation, y-a-t-il moins de fĂ©tiches malĂ©fiques et moins de sorcellerie, moins de viol, moins de tribalisme et d’exclusions sociales ? – Les veuves et les orphelins sont-ils mieux dĂ©fendus et plus protĂ©gĂ©s ? – L’inculturation du culte nous a-t-elle amenĂ©s Ă  mieux prier, Ă  ĂȘtre plus proches de Dieu, plus proches les uns des autres ? – Qu’avons-nous fait depuis que les colons sont partis, depuis que les missionnaires blancs ont cĂ©dĂ© aux Africains les places de commandement et de direction ? » 15 Cardinal Malula, L’Église Ă  l’heure de l’africanitĂ©, Kinshasa, 1973. 22Un premier travail produit par l’inculturation consiste Ă  redonner l’initiative aux Africains. Paul VI Ă  Kampala avait encouragĂ© cette prise d’initiative Vous pouvez, vous devez avoir un christianisme africain » ; et le cardinal Malula de renchĂ©rir Hier les missionnaires Ă©trangers ont christianisĂ© l’Afrique ; aujourd’hui, les NĂ©gro-africains vont africaniser le christianisme15 ». 23Un deuxiĂšme travail consiste Ă  Ă©duquer, Ă  orienter et Ă  redresser. C’est ainsi que diffĂ©rents rites inculturĂ©s emboĂźtent le pas d’une Ă©ducation des chefs ; on en trouve aussi qui s’emploient Ă  la protection des veuves, et des enfants introduits dans les circuits malĂ©fiques. Tous les rites inculturĂ©s tendent Ă  relier la cĂ©lĂ©bration au terroir, c’est-Ă -dire, Ă  rĂ©parer la violence symbolique causĂ©e par l’introduction des symboles aphones et opaques dans un milieu donnĂ©. 24GrĂące Ă  l’inculturation, on a mieux rĂ©alisĂ© que le christianisme n’était pas un plat tout fait qu’il s’agirait simplement d’apporter aux autres ! Soit il germe dans une terre, Ă  partir d’une graine apportĂ©e d’ailleurs ou Ă  partir d’un message venu de quelque part, soit il se greffe sur des souches existantes ; et dans les deux cas, le christianisme se nourrit de la sĂšve, et de l’humus du milieu oĂč il grandit. 16 On pourrait se rĂ©fĂ©rer Ă  notre ouvrage Liturgies africaines, l’enjeu culturel, thĂ©ologique et ecc ... 25C’est ainsi que les Africains ont apportĂ© leurs symboles, leurs arts pour nourrir le message de l’Évangile. Ainsi ont-ils contribuĂ© Ă  Ă©toffer les mystĂšres chrĂ©tiens ; ils sont mĂȘme allĂ©s plus loin en inventant d’autres rites, puisĂ©s dans leur mĂ©moire rituelle, pour interprĂ©ter le salut en Christ le pacte de sang dans la consĂ©cration religieuse, l’exorcisme des enfants introduits dans les circuits du mal par des adultes pervers, la bĂ©nĂ©diction et les relevailles de la veuve, la premiĂšre sortie d’un nouveau-nĂ©, l’harmonisation chrĂ©tienne d’un enfant spĂ©cial16 ! 26Dans cette reprise de l’initiative, la composition de nouveaux chants liturgiques qui regorgent de titres donnĂ©s par les Africains au Christ, vient enrichir la christologie de nouveaux registres qui rĂ©sonnent l’Afrique. Il n’est pas nĂ©cessaire de reprendre ici les nombreux titres Ă©voquĂ©s dans les hymnes chrĂ©tiennes d’Afrique ; mais prenons Ă  titre d’illustration un seul, celui du Christ comme chef, lĂ©opard Ă  forĂȘt propre ». 17 L. Museka Ntumba, La nomination africaine de JĂ©sus Christ, quelle christologie, Kananga, 1988. 27La reprise de ce titre traditionnel attribuĂ© au Christ, non seulement branche les communautĂ©s Ă  un registre de leur langage et de leur perception du monde, mais en outre, ce registre remplit un rĂŽle d’interpellation pour tous ceux qui dĂ©tiennent ou sont appelĂ©s Ă  dĂ©tenir le pouvoir dans la sociĂ©tĂ©. Si le Christ est prĂ©sentĂ© comme le vrai lĂ©opard », cela signifie qu’il est le modĂšle pour tous les lĂ©opards de nos sociĂ©tĂ©s dans leur façon de gouverner ; qu’ils le veuillent ou non, les chefs qui entendent ces cantiques oĂč JĂ©sus est nommĂ© lĂ©opard » sont conviĂ©s Ă  l’attention au modĂšle chrĂ©tien » du pouvoir. Mais l’action de ces noms ne s’exerce pas seulement sur les chefs ; elle s’exerce aussi sur l’assemblĂ©e qui, dans l’oralitĂ©, vit la puissance du Verbe ; car l’on sait en effet que le nom africain n’est pas une simple Ă©tiquette ni un numĂ©ro d’ordre dans le fichier de la citĂ© ; il se situe au contraire au cƓur de l’histoire de celui qui le porte comme de celui qui le donne ; il reprĂ©sente bien souvent tout un programme d’action pour l’un et pour l’autre. Ainsi, donner un nom de bravoure Ă  quelqu’un, c’est non seulement reconnaĂźtre ses mĂ©rites, mais aussi, selon l’efficacitĂ© du nom africain en tant qu’insistance du Verbe, permettre Ă  ses actes de bravoure de se perpĂ©tuer dans le temps17. 18 On pourrait retrouver les images et commentaires de ces ornements dans mon livre MĂšre Agathe et la ... 28À commencer par l’habillement du prĂȘtre comme chef » pendant la cĂ©lĂ©bration il porte des ornements avec insigne du lĂ©opard » ou avec la reprĂ©sentation d’une herminette hiĂ©rarchique que les chefs traditionnels suspendent Ă  leur Ă©paule18. Parfois, ils portent aussi un couvre-chef Ă  cornes dirigĂ©es vers les quatre coins de l’univers ; il est fait de raphia tapissĂ© de perles et cauris, symboles de richesse. Cela n’est pas une note d’un clĂ©ricalisme ostentatoire, comme certains l’ont interprĂ©tĂ© Ă  la lumiĂšre de ce qui se passait dans l’Église d’Occident, car le prĂȘtre africain ne porte ces insignes que pour la cĂ©lĂ©bration ; le reste du temps il porte l’habit ordinaire de tous les citoyens. Ainsi, le prĂȘtre prĂ©sidant l’assemblĂ©e au nom du Christ est alors perçu comme un vrai chef, c’est-Ă -dire celui qui intercĂšde pour les autres, qui se sacrifie pour les autres, celui qui joue un rĂŽle de mĂ©diation pour le salut ! C’est comme s’il dĂ©livrait ce message ĂȘtre chef c’est intercĂ©der pour le peuple, ĂȘtre chef c’est travailler au salut du peuple, ĂȘtre chef c’est se sacrifier pour le peuple, ĂȘtre chef c’est ĂȘtre attentif et Ă©couter les quatre coins de son peuple, ĂȘtre chef c’est ĂȘtre attentif Ă  l’au-delĂ  ». Il n’y a pas de pouvoir laĂŻc pour l’Afrique noire ; on ne peut exercer le pouvoir sur les hommes créés par Dieu qu’en Ă©tant attentif Ă  Dieu. Le pouvoir est quelque chose de sacrĂ©. C’est pourquoi on n’y accĂšde que par une Ă©lection et une initiation. Selon la tradition profonde en Afrique noire, un coup d’État » est une profanation du sacrĂ© dans le pouvoir. 19 Sanon & R. Luneau, Enraciner l’Évangile, Paris 1982 ; voir Ă©galement l’introduction de l’initi ... 29L’inculturation, dans cette tĂąche Ă©ducatrice, n’est pas une simple reprise des Ă©lĂ©ments de la tradition, mais elle se fait juge » de la tradition, en condamnant ce qui est opposĂ© Ă  l’amour et Ă  l’épanouissement de la personne ; ainsi les traditionnelles sĂ©vices contre la veuve sont-elles bannies dans le rituel chrĂ©tien africain, tandis que les gestes positifs de la tradition sont promus et amplifiĂ©s. Ainsi en est-il de l’initiation traditionnelle qui a Ă©tĂ© reprise dans l’initiation chrĂ©tienne inculturĂ©e19. Donnons un exemple concret, celui du deuil et des rites relatifs Ă  la veuve ou au veuf. 30Dans la tradition des bantu, la mort est la violence par excellence, surtout celle d’un conjoint qui laisse son partenaire seul avec des enfants ! Cette violence est traitĂ©e dans la tradition par deux actes d’abord Ă  la premiĂšre semaine de ce deuil, la veuve ou le veuf subit des sĂ©vices et brimades de la part de sa belle famille rĂ©duction au silence, nourriture maigre, brimades, abstention de soins corporels
c’est une sorte de rĂšglement de comptes, de dĂ©foulement collectif sur un bouc Ă©missaire » ; c’est la premiĂšre sĂ©rie des violences du deuil. Ensuite, Ă  la levĂ©e du deuil, la veuve doit exĂ©cuter un coĂŻt rituel avec un membre proche de sa belle famille, dans un carrefour de voies de circulation, en pleine nuit ; ce n’est pas du tout un acte de tendresse, mais de grande violence ; il est destinĂ© Ă  briser la mĂ©moire du dĂ©funt et Ă  dĂ©lier la veuve ou le veuf du lien prĂ©cĂ©dent. 31Dans nos communautĂ©s chrĂ©tiennes, l’inculturation des rites relatifs aux deuils a veillĂ© d’abord Ă  entourer la veuve ou le veuf, en permanence, pour qu’elle ne soit plus molestĂ©e. Les priĂšres qui sont rĂ©citĂ©es ainsi que des chants religieux soulignant la victoire du Christ sur la mort, alternant avec les hymnes mortuaires traditionnelles, constituent un nouveau climat de paix. La veuve portera encore, sous ses sous-vĂȘtements, un morceau de linge blanc, comme signe de mise en quarantaine ; le linge blanc rappelle en effet l’union avec l’au-delĂ , le lien avec les dĂ©funts. Au lieu de tenir en mains une herbe odorifĂ©rante qui Ă©loignerait d’elle les mauvais esprits », elle tient une croix entourĂ©e de fleurs. La veuve et le veuf s’abstiennent encore de soins corporels durant la premiĂšre semaine mise en quarantaine. Dans les milieux urbains surtout, le deuil se raccourcit Ă  deux ou trois jours pour l’ensemble des sympathisants, tandis que la famille proche garde la durĂ©e traditionnelle de sept jours ou plus. La violence des brimades et des coups est remplacĂ©e par une seule violence celle de la mise en quarantaine, attĂ©nuĂ©e par la prĂ©sence continue des copains ou compagnes. 20 On pourrait voir le dĂ©roulement de ce rituel en dĂ©tails dans mon livre Liturgies africaines, l’enje ... 32Lors de la levĂ©e du deuil, le rite chrĂ©tien inculturĂ© retient le repas festif offert par la veuve Ă  la famille du mari dĂ©funt ; mais il supprime le coĂŻt rituel et organise une procession au cimetiĂšre oĂč la veuve et le veuf, entourĂ©s de la communautĂ© chrĂ©tienne, laisseront sur la tombe du conjoint dĂ©funt soit l’anneau, soit un objet liĂ© Ă  son souvenir. Si la procession au cimetiĂšre est impossible pour des raisons climatiques ou spatiales, tout se fera Ă  l’église, la veuve ou le veuf dĂ©posant l’anneau ou l’objet choisi dans un panier au pied de l’autel. La bĂ©nĂ©diction du cĂ©lĂ©brant, les aspersions d’eau bĂ©nite, et les priĂšres de la communautĂ© rassemblĂ©e, soulignent la continuitĂ© de la vie comme un Ă©ternel envoi en mission20. 33Le viol des femmes, devenu une arme de guerre en Afrique, est une vĂ©ritable destruction de la sociĂ©tĂ©, car les victimes sont psychologiquement annihilĂ©es et socialement dĂ©chues. En effet, mĂȘme si la tradition prĂ©voit des rĂ©parations, celles-ci durent le reste de la vie et sont souvent trĂšs onĂ©reuses ; le rĂ©sultat est qu’il est plus facile d’épouser une nouvelle femme, plutĂŽt que de garder celle qui a Ă©tĂ© violĂ©e. Dans certains diocĂšses, la pastorale de l’inculturation a inventĂ© un rite de rĂ©conciliation, une dĂ©marche communautaire de restauration de la dignitĂ© bafouĂ©e et de rĂ©intĂ©gration de la victime dans la sociĂ©tĂ©. Le schĂ©ma rituel est calquĂ© sur la rĂ©conciliation traditionnelle qui prĂ©voit le rassemblement de la communautĂ©, la prĂ©sence des aĂźnĂ©s de la famille ainsi que des chefs des villages, le rĂ©cit et confession du mal qui s’est fait, l’exorcisation du mal par des imprĂ©cations, lectures de l’Évangile, mise en Ɠuvre des symboles de retour en communion kaolin blanc, absorption d’eau, serrement des mains, la bĂ©nĂ©diction du prĂȘtre et priĂšres de l’assemblĂ©e. 21 Proverbes Luba. 34Et au cours de ce rite, des messages qui sont distillĂ©s se rapportent Ă  ces thĂšmes – ThĂšme de la virginitĂ©, comme expression et produit de l’amour, au lieu d’ĂȘtre simplement un signe physique d’intĂ©gritĂ© morale personne n’est vierge » au dĂ©part de la rencontre ; mais on le devient, au fur et Ă  mesure que l’on aime entiĂšrement l’autre ; c’est l’amour qui rend vierge »  La virginitĂ© n’est pas un Ă©tat physique » mais l’état d’un cƓur qui aime entiĂšrement
 – ThĂšme de la souillure et puretĂ©, oĂč le cƓur de l’homme joue le rĂŽle primordial, par rapport aux agents extĂ©rieurs ; ce n’est pas ce qui entre dans l’homme qui le souille, mais ce qui sort de son cƓur
Mc 7,15. – ThĂšme de l’éternitĂ© de l’amour dont rien ne devrait nous sĂ©parer, ni la souffrance, ni les blessures, ni la mort Rm 7, 35
 ; mĂȘme dĂ©figurĂ©e par une brute, ma mĂšre ne cesse pas d’ĂȘtre ma mĂšre, ma femme ne cesse pas d’ĂȘtre ma femme, ma sƓur ne cesse pas d’ĂȘtre ma sƓur
 – ThĂšme de la nĂ©cessitĂ© de briser le silence et d’unir les forces pour punir les malfaiteurs Si tu caches la maladie, cacheras-tu aussi le deuil ? » il faut dĂ©noncer ; si tu veux en finir avec les poux, rĂ©sous-toi Ă  te raser la tĂȘte » il faut poursuivre les malfaiteurs21
 III. Inculturation, antidote Ă  la violence symbolique des rituels importĂ©s 35Par violence symbolique des rituels, j’entends la discordance qu’il peut y avoir dans un rituel entre les symboles prodiguĂ©s et l’environnement gĂ©ographique et socioculturel oĂč le rite est cĂ©lĂ©brĂ©. Nous sentons, Ă  fleur de la peau, la violence symbolique d’un rite, quand nous abordons par exemple la maniĂšre dont le rite central du christianisme, l’eucharistie, est cĂ©lĂ©brĂ© en Afrique noire. JĂ©sus utilisait le pain et le vin, comme langage symbolique parfaitement accordĂ© Ă  l’humain le manger et le boire qui conservent la vie, mais aussi en harmonie avec un milieu le milieu oĂč l’on se nourrit de pain et oĂč l’on boit du vin de raisin. Mais dans un milieu oĂč le repas festif de l’homme n’est pas constituĂ© de pain et de vin, oĂč l’huile utilisĂ©e n’est pas celle de l’olivier, oĂč la terre cultivĂ©e ne donne ni blĂ©, ni vigne, ni olivier, faire de ces Ă©lĂ©ments les sacrements de la vie nouvelle est une violence symbolique qui ne sert ni au mystĂšre cĂ©lĂ©brĂ©, ni Ă  l’homme pour qui on le cĂ©lĂšbre. 22 CongrĂ©gation pour le culte divin et la discipline des sacrements, La liturgie romaine et l’incultur ... 36Un des effets de la colonisation c’est la prĂ©dilection donnĂ©e d’office Ă  ce qui provient de l’Occident, au dĂ©triment de tout ce qui est local ! C’est dans la perspective de la violence symbolique introduite par l’esclavage et la colonisation, oĂč seule la culture de l’Europe Ă©tait prĂ©sentĂ©e comme salutaire ». Pour des hommes libres de partout, c’est normalement ce qui est fait maison » qui goĂ»te mieux ! Le rĂ©flexe colonial de la prĂ©dilection accordĂ©e aux produits de l’Occident n’est pas tout Ă  fait Ă©tranger aux arguments thĂ©ologiques de ceux qui ont prĂ©tendu que seule l’hostie faite de la farine de froment, et le vin produit de la vigne, Ă©taient habilitĂ©s Ă  produire le sacrement du repas du Seigneur, mĂȘme dans une terre oĂč on ne connaĂźt pas d’autres cĂ©rĂ©ales que le mil ou le maĂŻs, oĂč l’on boit plutĂŽt du vin de palme, de bananes ou de maĂŻs, ces produits d’Afrique noire ! Cette violence apparait clairement dans les diverses prescriptions de la congrĂ©gation romaine des rites dont la plus violente me paraĂźt ĂȘtre celle-ci La recherche d’inculturation ne vise pas la crĂ©ation de nouvelles familles rituelles ; en rĂ©pondant aux besoins d’une culture dĂ©terminĂ©e, elle aboutit Ă  des adaptations, qui font toujours partie du rite romain22 ». En d’autres termes, nous vous acceptons non comme Africains », mais comme Romains » d’Afrique. 23 L’eucharistie du mil, Paris, Karthala, 1995. 37RenĂ© Jaouen dans l’eucharistie du mil a bien mis en Ă©vidence cette violence symbolique lĂ  oĂč le mil reprĂ©sente le lait de Dieu » pour nourrir le peuple, comment peut-on utiliser une autre denrĂ©e alimentaire que le mil pour reprĂ©senter le repas de vie que le Christ instaure pour le salut23 ? CĂ©lĂ©brer le repas de vie en Afrique noire avec de la nourriture Ă©trangĂšre, mĂ©diterranĂ©enne du pain et du vin, ressemblerait Ă  un pique-nique, oĂč l’on dĂ©ballerait des “sandwichs” terriblement chers, car amenĂ©s d’Europe pour maintenir les Africains en vie. 24 K. Hrubby, Le geste de la fraction du pain ou les gestes eucharistiques dans la tradition juive » ... 25 E. Uzukwu, Food and drink in Africa and the Christian Eucharist », Bulletin de ThĂ©ologie Africain ... 38Pour Ă©viter cette violence symbolique, la Mishnah Pesahim avait rĂ©commandĂ© aux Juifs de cĂ©lĂ©brer PĂąques oĂč qu’ils se trouvent, avec les cĂ©rĂ©ales locales, que ce soit de l’orge, du froment, de l’épautre, de l’avoine24. Des thĂ©ologiens africains ont abondĂ© dans le mĂȘme sens nous devons cĂ©lĂ©brer le mĂ©morial eucharistique avec un aliment et une boisson, mais cet aliment et cette boisson ne doivent pas ĂȘtre du pain de froment et du vin de la vigne25 ». EmboĂźtant leur pas, des tentatives d’inculturation en Afrique ont dĂ©jĂ  initiĂ© la fabrication d’hosties avec du maĂŻs, du manioc, du mil, et proposĂ© l’utilisation du vin de bananes, de maĂŻs ou de palme, au grand dam des autoritĂ©s romaines. 39Si le rite zaĂŻrois de la messe n’a pas dĂ©bouchĂ© et a fini par ĂȘtre dĂ©laissĂ© par bien des communautĂ©s au Congo, c’est parce qu’on n’est pas allĂ© au bout de la logique mĂȘme de l’inculturation, et que l’on s’est contentĂ© d’un badigeonnage superficiel. Les gens ont compris qu’il n’y avait pas de diffĂ©rence notoire entre le rite romain » et le rite zaĂŻrois » de la messe, la structure fondamentale demeurant latine, les matiĂšres eucharistiques restant romaines, y compris la notion mĂȘme des ancĂȘtres qui a Ă©tĂ© redĂ©finie selon les Romains ancĂȘtres au cƓur droit », comme si pour l’Afrique noire, il pouvait y avoir des ancĂȘtres au cƓur tordu » ! Violence faite, mĂȘme Ă  notre propre langage ! 40Violence symbolique, quand, dans un milieu oĂč le mariage est conçu comme un lien des familles d’abord, avant d’ĂȘtre un contrat entre deux personnes, l’Église impose un rituel oĂč seuls les conjoints sont mis Ă  l’avant-plan. Des rituels inculturĂ©s en Afrique donnent d’abord la parole aux parents ou aux reprĂ©sentants des deux familles, et terminent par la parole des conjoints. Pour souligner que ce mariage est prĂ©cieux tant pour les deux conjoints que pour les familles, ces rituels inculturĂ©s feront intervenir les parents non seulement avec la parole, mais aussi avec le don de la chaux, ou un autre symbole de bĂ©nĂ©diction. 26 Voir notre ouvrage Alliances avec le Christ en Afrique, 2e Ă©dition, Karthala, Paris, 1994 41C’est une violence symbolique, quand, en Afrique noire, l’engagement solennel pour toujours se fait par une simple parole et une signature au bas d’un papier. Pour rĂ©parer cela, des tentatives d’inculturation des rites de consĂ©cration religieuse en Afrique noire, se sont faites soit avec un pacte de sang, soit en exhibant la peau de lĂ©opard, symbole de la hiĂ©rarchie de l’univers, et sur laquelle on posera la croix du Christ26. 42PĂąques et NoĂ«l sont les deux plus grandes festivitĂ©s chrĂ©tiennes ; leur cĂ©lĂ©bration exige une concordance symbolique avec la nature et les saisons. Dans le milieu mĂ©diterranĂ©en oĂč elles sont nĂ©es, la fĂȘte de la rĂ©surrection coĂŻncide avec la saison oĂč la vĂ©gĂ©tation repousse, oĂč les fleurs Ă©closent, exprimant ainsi la vie qui revient aprĂšs l’enfermement dans le froid de l’hiver. Et de mĂȘme NoĂ«l, fĂȘte du Soleil invaincu, se place aux solstices d’hiver. 27 P. De Clerck, L’intelligence de la liturgie, Paris, Cerf, 1995, p. 47 43Ces fĂȘtes, cĂ©lĂ©brĂ©es en Afrique noire ou dans l’hĂ©misphĂšre sud, ne coĂŻncident plus avec le symbolisme de la nature ambiante ; au Chili, NoĂ«l tombe en Ă©tĂ©, et PĂąques en Automne quand toute la vĂ©gĂ©tation commence Ă  dĂ©cliner ; voilĂ  l’évidence de la nĂ©cessaire inculturation, disait le liturgiste belge P. De Clerck27. C’est une violence symbolique que des essais d’inculturation tentent de rĂ©parer en indiquant les Ă©poques et saisons qui conviennent pour ces cĂ©lĂ©brations en Afrique noire. IV. Inculturation, antidote Ă  l’intolĂ©rance religieuse 44En Mars 2010, on pouvait lire sur diffĂ©rentes dĂ©pĂȘches locales au NigĂ©ria, telles que Next, The nation, ces rĂ©cits de massacre oĂč une tribu du Nord s’est dĂ©chaĂźnĂ©e sur une tribu du centre, et cela en reprĂ©sailles Ă  la violence meurtriĂšre prĂ©cĂ©dente qui provenait de la tribu du centre sur celle du Nord. À la suite des mesures politiques draconiennes prises alors par le prĂ©sident par intĂ©rim du NigĂ©ria, on pouvait se demander si le NigĂ©ria Ă©tait menacĂ© d’une guerre de religions ». 45L’universalisme exclusif et militant a marquĂ© certaines religions monothĂ©istes d’un sceau de violence extrĂȘme ; c’est l’intolĂ©rance religieuse qui a dressĂ© des bĂ»chers aux hĂ©rĂ©tiques, qui a fait lever des croisades pour ravager le Proche-Orient, qui a dictĂ© le massacre des protestants la nuit de la Saint-BarthĂ©lemy Ă  Paris, qui a proclamĂ© la guerre sainte et la djihad musulmanes, qui a fait tracer Ă  un Georges Bush les contours d’un axe du mal, et qui a eu pour consĂ©quences les attentats d’Al-QaĂŻda que nous vivons aujourd’hui dans le monde entier. 46Mais derriĂšre toutes ces actions violentes, est-ce la religion » qui est en cause ? N’est-ce pas plutĂŽt le facteur Ă©conomique, ethnique, socioculturel et politique, qui est le mobile dĂ©terminant des guerres dites de religion » ? Sans aucun doute ! DerriĂšre les massacres du NigĂ©ria, ne dĂ©cĂšle-t-on pas le rĂŽle nĂ©faste jouĂ© par le concept politique d’ indigĂšnes », qui sĂšme le dĂ©sarroi depuis de longues annĂ©es dans la sociĂ©tĂ© nigĂ©riane, opposant souvent les populations nomades du Nord en majoritĂ© musulmanes Ă  celles des agriculteurs du Sud, en majoritĂ© chrĂ©tiens ? Mais il faut reconnaĂźtre que les clivages d’appartenance religieuse, quand ils deviennent intolĂ©rants », adoptant des discours exclusifs », renforcent les dĂ©chirures et prennent finalement le dessus. 47GrĂące Ă  la convivialitĂ© qu’elle prĂŽne entre les diffĂ©rents groupes religieux, l’inculturation joue ici un rĂŽle dĂ©terminant dans la conjuration de l’intolĂ©rance. Dans chaque groupe religieux, l’inculturation fait d’abord revenir les membres Ă  leurs racines culturelles, qui sont africaines. Sans prĂ©tendre que l’Afrique serait un grand village, l’inculturation souligne nĂ©anmoins les continuitĂ©s et les grandes lignes communes qui relient les groupes. Ces grandes lignes sont Une conception de la religion loin de cette sĂ©paration que nous connaissons entre le sacrĂ© et le profane, le religieux et le laĂŻc, en Afrique noire s’il faut parler de “religion”, on devra y englober la connaissance et l’explication de l’homme et du monde, la sagesse qui sous-tend et dĂ©termine des actions particuliĂšres, la morale etc
 Ainsi en Afrique noire, la religion pourrait se dĂ©finir comme l’harmonisation de toute la vie de l’homme, au rythme de son alliance » avec Dieu, avec les ancĂȘtres, avec les alliĂ©s terrestres, avec la nature, pour la victoire de la vie sur la mort. Une conception de la vie et du monde – un monde double, l’ici-bas et l’au-delĂ , l’un visible et l’autre invisible, rĂ©unis par une mĂȘme Ă©nergie, la vie, Ă  laquelle tous les ĂȘtres participent, d’ici-bas comme de l’au-delĂ  ; – entre les deux mondes, il y a une hiĂ©rarchie qui place l’invisible au-dessus, du fait qu’il est plus proche de la source de la vie ; mais quoique transcendant, ce monde invisible demeure immanent au monde visible, dans une Ă©troite et continuelle interaction ; cette interaction fait que ceux de l’au-delĂ  influencent la vie de ceux d’ici-bas, et que la croissance de la vie des terrestres influe sur ceux qui sont dans l’au-delĂ  ; – enfin la croyance en un ĂȘtre suprĂȘme, crĂ©ateur et PĂšre de tout ce qui existe, bon et provident, tout-puissant, et qui constitue le recours suprĂȘme. Une prise en compte des rites, chez les NĂ©gro-africains, comme dĂ©coulant de cette interaction, et tendant Ă  la matĂ©rialiser par le canal des symboles », du geste et de la parole qui les accompagnent des gestes d’offrande et de communion Ă  l’égard des ancĂȘtres tout d’abord, puis Ă  l’égard des esprits ou hĂ©ros ; des pratiques divinatoires prĂ©alables aux thĂ©rapies, domaine oĂč guĂ©risseurs et marabouts s’appliquent Ă  capter et Ă  utiliser l’interaction des forces naturelles de l’univers, pour le bien ou dans le sens de la nuisance. 48VoilĂ  la toile de fond, la base sur laquelle viennent se dessiner chez les Noirs d’Afrique, les nouveaux Ă©difices religieux souvent importĂ©s d’ailleurs. C’est Ă  cela que l’inculturation les fait revenir, tout d’abord. C’est dĂ©jĂ  une base de communion. 49Ensuite, l’inculturation va Ă©clairer et mĂȘme guider la maniĂšre dont l’Africain va intĂ©grer Ă  cette toile de fond les idĂ©es et attitudes de la nouvelle religion qu’il a adoptĂ©e elle lui apprend Ă  ne pas renier cette base, quand bien mĂȘme les pastorales missionnaires auraient qualifiĂ© tout cela de paganisme », animisme » etc
 Elle lui apprend Ă  ne retenir comme critĂšre de discernement et d’apprĂ©ciation que l’amour de Dieu et du prochain. L’inculturation fait aussi prendre conscience de la relativitĂ© des formes rituelles et des structures d’organisation des groupes religieux au cours de l’histoire. Elle attire aussi l’attention sur la nature des symboles religieux tous les symboles religieux ont pour but d’unir l’homme au divin ; leur nature est d’ĂȘtre plurivoque, d’ĂȘtre des objets culturels, d’ĂȘtre Ă©volutifs, de voiler et de dĂ©voiler en mĂȘme temps. C’est souvent l’analphabĂ©tisme dans le dĂ©cryptage des symboles qui amĂšne les gens Ă  des fondamentalismes religieux, absolutisant des Ă©lĂ©ments qui ne sont que relatifs
 50Enfin, l’inculturation fait prendre conscience que l’adhĂ©sion Ă  une religion importĂ©e en Afrique est le plus souvent liĂ©e Ă  des circonstances historiques, Ă©troitement liĂ©es Ă  la colonisation. Ainsi, puisque les divisions et sĂ©parations entre religions en Afrique ne sont pas issues de l’Afrique, il ne faudrait pas ĂȘtre intolĂ©rants ; car pour nous Africains, la vie, la famille, l’hospitalitĂ©, Dieu lui-mĂȘme qui est la source de la vie, les AncĂȘtres qui nous ont transmis cette vie, les Esprits, sont les valeurs primordiales qui rassemblent et nous tiennent unis. Que de fois on rencontre dans une mĂȘme famille des orthodoxes, des catholiques, des protestants, des musulmans
et qui se rassemblent lors des Ă©vĂ©nements importants qui rythment la vie de la famille. 51Dieu Ă©tant unique, et crĂ©ateur de l’univers, celui qui l’invoque ou qui le prie se trouve dans la ligne des ancĂȘtres et des amis de la vie ; et donc, quelle que soit la maniĂšre dont il l’invoquerait et l’adorerait, pour l’Afrique noire, il se situerait dans le camp des alliĂ©s de la vie. Efforce-toi d’entrer dans la danse, et non pas dans la maniĂšre de danser du voisin », dit un proverbe bantu. La diffĂ©rence des maniĂšres d’invoquer Dieu ne nous dĂ©range pas, car si tout le monde participe Ă  une danse, la maniĂšre de danser restera toujours particuliĂšre et originale pour chaque individu. 52Loin de tout fondamentalisme et absolutisme religieux, l’inculturation africaine ne demande pas aux Africains d’abandonner les religions Ă©trangĂšres pour revenir Ă  la religion de leurs ancĂȘtres ; elle prend en compte le fait que les cultures Ă©voluent Ă  la rencontre avec d’autres peuples et d’autres races, et que cela est un bien, mĂȘme dans le domaine religieux. Mais elle souligne le fait, que la nouvelle religion doit ĂȘtre Ă©tablie sur le socle de la foi ancestrale, comme une souche nouvelle qui continuerait d’ĂȘtre nourrie Ă  la sĂšve de l’arbre ancien, sĂšve puisĂ©e par les racines qui plongent dans la terre du milieu. Elle insiste sur le fait que, dans cette rencontre, les libertĂ©s fondamentales devraient ĂȘtre sauvegardĂ©es que l’échange se fasse selon les besoins de chaque groupe ou de l’individu ; elle dĂ©nonce toutes les tentatives de domination, toutes les exclusions, les universalismes, toutes formes d’intolĂ©rance. 28 Gandhi citĂ© par Zaehner, L’Hindouisme, DesclĂ©e de Brouwer, Paris, 1974, p. 213 53Cette attitude est assez proche de ce que Gandhi disait les religions sont des organisations créées par des ĂȘtres humains en vue d’élever l’homme au-dessus de sa dimension purement temporelle pour lui faire atteindre la communion Ă  l’au-delĂ  ; ainsi chacune d’entre elles est vraie, et elles le sont toutes, et aussi imparfaites ; et, du fait qu’elles sont imparfaites, elles doivent tendre Ă  se perfectionner elles-mĂȘmes plutĂŽt qu’à convertir des individus en les faisant abandonner la coutume qui est la leur pour en adopter une qui leur est Ă©trangĂšre
28 ». 54Toutes les religions sont vraies, dans la mesure oĂč elles sont l’expression d’une rencontre avec l’au-delĂ , l’expression de l’aspiration de l’homme Ă  l’Absolu, l’expression d’une recherche sincĂšre de communion avec le cosmos et la nature toute entiĂšre. Mais elles sont aussi toutes imparfaites, car il n’existe aucune religion qui soit Ă  l’abri des contrefaçons de l’amour, Ă  l’abri de la recherche du pouvoir et de l’argent ; aucune religion n’est exempte des discriminations et marginalisations entre hommes. 55J’ai Ă©tĂ© souvent amenĂ© Ă  diriger des groupes de travail en recherche d’inculturation dans des centres pastoraux, dans des communautĂ©s chrĂ©tiennes, dans des monastĂšres, en Afrique. Et une des convictions qui se sont lentement imposĂ©es en moi est que Dieu est trop grand pour ĂȘtre enfermĂ© dans une seule enseigne. 56Il est trop grand pour ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ© dans un rite unique et uniforme. En moi-mĂȘme, petit Ă  petit, une synthĂšse se fait, entre ma culture luba et ma foi chrĂ©tienne, et elle n’est pas terminĂ©e. Je suis chrĂ©tien », et je ne le renierai jamais ; car au sein du christianisme, j’ai fait des pas importants et dĂ©cisifs dans la dĂ©couverte et la communion avec Dieu, grĂące au culte de JĂ©sus-Christ, grĂące Ă  la proclamation de la Parole de Dieu, grĂące aux diffĂ©rents appareils institutionnels qui m’ont soutenu et portĂ©. Mais, avec le temps et l’étude, aux contacts avec des hommes d’autres races et cultures, j’ai aussi perçu les limites du christianisme tant occidental qu’oriental ; en m’imprĂ©gnant profondĂ©ment de la culture de mon peuple, j’ai compris que le Dieu de JĂ©sus-Christ Ă©tait bien Ă  l’Ɠuvre partout et depuis toujours. 57Pourquoi laisser les Juifs et les ChrĂ©tiens s’approprier JĂ©sus-Christ ?
 58JĂ©sus-Christ est bien plus grand que le christianisme et le judaĂŻsme. Et puisque JĂ©sus-Christ dĂ©borde ces Églises et institutions, il s’agit de le dire, de le re-dire, autrement, Ă  notre façon ; peu importe que cette façon plaise ou non Ă  quelqu’un ; il suffit que je sois sincĂšre avec moi-mĂȘme, et que je ne ferme pas les yeux aux lumiĂšres qui viendraient des autres ; il faudrait que je soumette Ă  un sĂ©rieux nouvel examen toutes les ressources dont nous disposons. Tout en tenant compte des critiques Ă©mises Ă  leur endroit, je considĂšre que les recherches des Ă©gyptologues africains sur les rapports entre l’Égypte pharaonique, la Nubie et les cultures du reste de l’Afrique noire, ouvrent de nouvelles perspectives d’interprĂ©tation du fait chrĂ©tien. 29 D. Mupaya Kapiten, MystĂšre du Christ et expĂ©rience africaine, L’Harmattan, 2008, pp. 185-211 30 F. Kabasele-Lumbala, Renouer avec ses racines. Chemin d’inculturation, Paris, Karthala, 2005, p. 32 ... 59Je suis de plus en plus persuadĂ© que le mystĂšre de la mort et de la rĂ©surrection de JĂ©sus-Christ n’est pas limitĂ© par le visage qu’il a pris historiquement autour du bassin mĂ©diterranĂ©en. Il peut ĂȘtre formulĂ© autrement et Ă©tabli Ă  la base du salut de l’homme dans toutes les religions. Il est bien formulĂ© dans les traditions initiatiques africaines29, vĂ©hiculĂ©es jusqu’aujourd’hui par de nombreuses traditions orales relatives aux offrandes, aux sacrifices, et aux processus de la transmission des forces surnaturelles
 Nous n’insisterons jamais assez sur le fait qu’il faudrait que nous libĂ©rions le Christ de son emprisonnement judĂ©o-chrĂ©tien. Les religions nouvelles auxquelles des Africains adhĂ©reraient doivent reposer sur l’harmonisation africaine » de la vie, le tout devant ĂȘtre soumis au critĂšre de l’amour c’est la jauge que nos ancĂȘtres avaient laissĂ©e, et c’est aussi la jauge de l’Évangile30. 60Cela dit, qu’est-ce que je fais de l’envoi en mission formulĂ© par le Christ Ă  ses disciples ? Est-ce que je fais mentir JĂ©sus Christ qui a dit Je suis le chemin, la vĂ©ritĂ© et la vie » Jn14, 6 ? Non. Le Christ est le chemin, la vĂ©ritĂ© et la vie, pour tout homme ; mais les chrĂ©tiens ne peuvent prĂ©tendre avoir Ă©puisĂ© les contours du Christ. Dieu a tout dit en JĂ©sus-Christ, mais nous n’avons pas fini de dĂ©couvrir JĂ©sus Christ, nous n’avons pas fini de dire JĂ©sus-Christ. MĂȘme en Ă©tant chrĂ©tien, il faut croire que JĂ©sus-Christ est plus grand que le christianisme et ne pas faire du christianisme un absolu. 61Certes, il a dit Allez donc, de toutes les nations faites des disciples » Mt 28, 19. Vous serez alors mes tĂ©moins Ă  JĂ©rusalem, dans toute la JudĂ©e et jusqu’aux extrĂ©mitĂ©s de la terre » Ac 1, 8. Que toutes les nations deviennent disciples de JĂ©sus, ce que cela veut dire nous est consignĂ© dans l’Évangile mĂȘme quand JĂ©sus prĂ©cise on vous reconnaĂźtra comme mes disciples par l’amour que vous aurez les uns pour les autres Jn 13, 35. Et ĂȘtre des tĂ©moins de l’Ɠuvre de Dieu dans la personne de JĂ©sus, ne coĂŻncide pas exactement avec les gigantesques dĂ©marches mises en Ɠuvre pour convertir des peuples au catholicisme, Ă  l’orthodoxie et au protestantisme. Il y a une grande marge entre ĂȘtre tĂ©moins de l’Ɠuvre de Dieu dans la personne de JĂ©sus et penser qu’il n’y a qu’une seule et vraie religion, notamment le christianisme, et partant, vouloir convertir les autres peuples Ă  cette religion. 62L’inculturation vient ici jouer le rĂŽle d’antidote, non seulement Ă  l’intolĂ©rance entre religions, mais Ă  l’intĂ©rieur mĂȘme du christianisme, le rĂŽle d’antidote Ă  la violence thĂ©ologique, qui musĂšle des bouches, et qui nivelle les diversitĂ©s lĂ©gitimes dans la pensĂ©e thĂ©ologique chrĂ©tienne. Dans un document sur la rĂ©ception de Vatican II, les paroles de Mgr Elias Zoghby sont prophĂ©tiques 31 UnitĂ© et diversitĂ© de l’Église », dans G. Alberigo & Jossua dir., La rĂ©ception de Vatican ... Avec Vatican II les jeunes Églises pourront dĂ©sormais cĂ©lĂ©brer dans leur propre langue une messe latine, Ă©trangĂšre. Le jour ne doit pas tarder oĂč elles construiront leur propre liturgie et prieront leur propre priĂšre. 
chaque peuple doit pouvoir reformuler sa doctrine et exprimer JĂ©sus-Christ, le sien, tel que son esprit l’a re-conçu dans l’Esprit-Saint et tel que l’Esprit-Saint le reformera dans son cƓur. Le missionnaire doit seulement remplir le rĂŽle de l’Ange dans le mystĂšre de l’Incarnation du Verbe au sein des peuples, laissant Ă  ceux-ci le soin de refaire leur Christ
C’est ainsi que celui qui naĂźtra au milieu d’eux sera leur Fils de l’homme, seul capable d’ĂȘtre leur Sauveur31 ». * ** 32 Jeune Afrique, hors-sĂ©rie 24, L’état de l’Afrique 2010 », 2010, p. 3. 63L’Afrique noire n’est pas un continent de mauvaises nouvelles. AprĂšs la tenue du mondial 2010 » en Afrique du Sud, on peut dire avec les journalistes de Jeune Afrique que l’Afrique a larguĂ© ses amarres postcoloniales pour s’arrimer Ă  l’économie planĂ©taire, sans abdiquer son Ăąme32 ». 64Les Églises chrĂ©tiennes, implantĂ©es conjointement avec la colonisation, se sont aussi peu Ă  peu Ă©mancipĂ©es, les unes devenant indĂ©pendantes », d’autres, tout en demeurant sous la dĂ©pendance des Églises d’Europe, se sont africanisĂ©es dans leurs structures hiĂ©rarchiques et dans leurs organisations pastorales ; et c’est le cas d’une grande partie des Églises catholiques romaines en Afrique noire. L’inculturation, ce courant qui les anime depuis une cinquantaine d’annĂ©es, a posĂ© des cadres dans lesquels une lutte est menĂ©e contre la violence, omniprĂ©sente aujourd’hui. 65La violence coloniale dĂ©truit l’identitĂ©. En redonnant Ă  l’ancien colonisĂ© l’initiative et la fiertĂ© de son identitĂ© dans la reconnaissance de sa culture, l’inculturation a jugulĂ© cette violence coloniale. En effet, dans les rituels apportĂ©s par les missions catholiques, la discordance entre l’environnement socioculturel et gĂ©ographique africain et les symboles exhibĂ©s crĂ©ait une violence, que l’inculturation essaie de rĂ©parer, au fur Ă  mesure que les symboles des milieux africains remplacent ceux que l’Europe avait imposĂ©s. 66Il en est de mĂȘme des violences engendrĂ©es par la destruction des tissus sociaux et le vide institutionnel aprĂšs le dĂ©part des colons l’inculturation liturgique remet les communautĂ©s Ă  l’école de leurs cultures, pour y dĂ©couvrir non seulement les failles de la tradition Ă  combler, mais aussi les valeurs susceptibles d’aider les Africains d’aujourd’hui Ă  former de nouvelles synthĂšses pour la bonne gouvernance et une nouvelle Ă©thique sociale, inspirĂ©e tant par les droits de l’homme que par l’amour Ă©vangĂ©lique. 67Pour contrer la violence de l’intolĂ©rance religieuse semĂ©e en Afrique par l’expansion des sectes et des idĂ©ologies religieuses fondamentalistes, l’inculturation tĂąche de faire renouer avec leurs racines les Africains adeptes de nouvelles religions ; ainsi la foi ancestrale des cultures africaines, qui se rĂ©sume dans l’harmonisation africaine de la vie au rythme de l’alliance avec Dieu, avec les ancĂȘtres, avec les vivants terrestres et avec la nature, peut contribuer Ă  juguler cette violence. C’est Ă  ce travail que s’attelle toute inculturation religieuse en Afrique noire. 68Mais cela est un travail de longue haleine, dont il ne faut pas attendre des rĂ©sultats au tournant d’une seule gĂ©nĂ©ration, ni au bout d’un seul petit siĂšcle. La dynamique de l’inculturation propulse nos Ă©nergies, comme en rĂȘve, vers des cimes inattendues ; des rĂȘves, qui, au jour le jour, dans l’effort soutenu et l’espĂ©rance maintenue, deviennent peu Ă  peu des rĂ©alitĂ©s. Trois bigoudĂšnes sont parties prendre le carFarine de froment farine de blĂ© noirTrois bigoudĂšnes sont parties prendre le carElles vont Ă  New York faire des crĂȘpes et du far Gare de Quimper, kenavo au revoirFarine de froment, farine de blĂ© noirGare de Quimper, kenavo au revoirEssuyez vos larmes agitez les mouchoirsIl est midi, il fait encore tout noirFarine de froment farine de blĂ© noirIl est midi, il fait encore tout noirDĂ©calage horaire le soleil est en retardC'est haut, c'est haut, ma douĂ©, que c'est hautTous ces grattes ciel comme des sapins de noĂ«lHello good morning monsieur l'agentWhere is the crĂȘperie of madam' Kerjean?You are lucky, j'y suis allĂ© hier soirFarine de froment farine de blĂ© noirYou are lucky, j'y suis allĂ© hier soirSoixantiĂšme Ă©tage au fond du couloirSoixantiĂšme Ă©tage au fond du couloirBats la pĂąte Ă  crĂȘpe et bats la pĂąte Ă  farFarine de froment farine de blĂ© noirBats la pĂąte Ă  crĂȘpe et bats la pĂąte Ă  farFaut travailler dur si tu veux des dollars Faut travailler dur si tu veux des dollarsC'est bon, c'est bon, ma douĂ©, que c'est bonFinis les hamburgers on veut des crĂȘpes au beurre!Tout New York fait la queue sur le trottoirLes trois bigoudĂšnes sont devenues des starsLes trois bigoudĂšnes sont devenues des starsTrois bigoudĂšnes sont revenues en fanfareFarine de froment farine de blĂ© noirTrois bigoudĂšnes sont revenues en fanfareChacune Ă  son bras un mari tout noir Chacune Ă  son bras un mari tout noirSi vous voulez la fortune et la gloireFarine de froment farine de blĂ© noirSi vous voulez la fortune et la gloireJ'vous dirai comment faire des crĂȘpes et du far! Si vous voulez la fortune et la gloireJ'vous dirai comment faire des crĂȘpes et du far! Le top des recettes en vidĂ©o grenadine34 Membre Mega GĂ©nial Messages 4003 Inscription 14 avr. 2006 [1001] Localisation hĂ©rault Contact Re diffĂ©rence entre farine de blĂ© et farine de froment Voici ce que j'ai trouvĂ© dans wikipĂ©dia Il existe plusieurs blĂ©s, dont deux ont une importance Ă©conomique rĂ©elle Ă  l'heure actuelle * le blĂ© dur Triticum turgidum ssp durum est surtout cultivĂ© dans les zones chaudes et sĂšches sud de l'Europe, par exemple sud de la France ou Italie. Le blĂ© dur est trĂšs riche en gluten. Il est utilisĂ© pour produire les semoules et les pĂątes alimentaires ; * le blĂ© tendre, ou froment, Triticum ĂŠstivum de beaucoup le plus important, est davantage cultivĂ© dans les hautes latitudes par exemple en France, au Canada, en Ukraine. Il est cultivĂ© pour faire la farine panifiable utilisĂ©e pour le d'autres variĂ©tĂ©s autrefois beaucoup cultivĂ©es, signalons * l'Ă©peautre, sous-espĂšce du blĂ© tendre, Ă  grain vĂȘtu qu'il faut donc dĂ©cortiquer avant de moudre Triticum aestivum ssp. spelta ; trĂšs apprĂ©ciĂ© pour l'agriculture biologique en raison de sa rusticitĂ© et de la qualitĂ© du pain qu'il permet. * l'engrain ou petit-Ă©peautre, Triticum monococcum, espĂšce Ă  grain vĂȘtu Ă©galement, Ă  faible rendement, trĂšs anciennement cultivĂ©e, qui est en partie Ă  l'origine des blĂ©s cultivĂ©s actuels. R&B 785A Th60 Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaĂźtre les papillons A. de Saint-Exupery grenadine34 Membre Mega GĂ©nial Messages 4003 Inscription 14 avr. 2006 [1001] Localisation hĂ©rault Contact Re diffĂ©rence entre farine de blĂ© et farine de froment Messagepar grenadine34 » 01 fĂ©vr. 2007 [1315] Jean-Yves, je trouve de la farine T65 et au dessus bio en grande surface. Lylou, c'est rigolo car mon fils m'a appelĂ© hier soir pour me demander si on trouvait de la farine de froment car il avait une recette oĂč il en fallait R&B 785A Th60Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaĂźtre les papillons A. de Saint-Exupery Revenir vers Levure, levain, poolish, farine et additifs... » Autres discussions Dernier message par madiana 04 dĂ©c. 2006 [2233] Dernier message par JeanFil de masse 18 fĂ©vr. 2004 [1414] Dernier message par mys 03 sept. 2004 [0840] Dernier message par plume11 23 oct. 2005 [1206]

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